Jean-Claude Laes dénonce, dans un petit livre d’une brûlante actualité, le risque de
communautarisation de notre enseignement suite au développement d’un réseau d’écoles
islamiques en Belgique (elles sont huit actuellement à Bruxelles). Cette communautarisation
ne favorise évidemment pas le « vivre ensemble ».
Aussi l’auteur propose-t-il un nouveau pacte scolaire prévoyant notamment que, pour
bénéficier de subsides et de la reconnaissance de diplômes, toute école doive satisfaire à
des critères « pluralistes ». Cela demande évidemment une concertation entre les écoles
tant catholiques que laïques, à la lumière tant de l’évolution des mentalités depuis le Pacte
scolaire de 1958 que de l’Aggiornamento de l’Eglise opéré par le Concile Vatican II. Et cela
suppose, ajoute-t-il, que les deux grands piliers – catholique et laïque – qui ont structuré
l’histoire de notre pays veulent bien ouvrir le dialogue et ne pas s’arc-bouter sur de vieux
tabous.
Un ouvrage audacieux, donc, innovant dans sa façon d’aborder un problème essentiel dans
un contexte qui a bien changé depuis 1958 ; il en va de la convivialité dans une Belgique où,
souhaite Jean-Claude Laes, juifs, musulmans, catholiques et laïques auraient appris à se
connaître sur les bancs de la classe et dans la cour de récréation.
(Recension publiée dans « La Lettre du Gaulois », novembre-décembre 2024, n° 351).
J’aime beaucoup votre proposition d’une « École conviviale pour tous ». Vous avez raison d’encourager catholiques et laïques à s’unir. Et pas seulement pour l’École d’ailleurs ! Il y a encore fort à faire en bien d’autres domaines. Et beaucoup trop d’incompréhension réciproque.
En tant que philosophe, les questions sont plus importantes que les réponses, comme le disait Socrate. Et Jean-Claude Laes, dans son livre, « écoles islamiques », pose les bonnes questions. Permettez-moi d’en citer quelques-unes : Est-ce que l’école ne devrait pas favoriser le vivre-ensemble plutôt que le vivre côte à côte ? Et si certaines écoles mettent en place un apartheid sournois, ne faut-il pas arrêter de les financer ? Est-ce que notre système belge, fruit de l’ancienne rivalité entre laïques et catholiques, ne déroule-t-il pas le tapis rouge à de dangereuses dérives ? Eh oui, il ose donner ses réponses avec lesquelles on peut être d'accord ou pas. C’est un livre qui incite au débat sur des questions fondamentales qui nous touchent aujourd’hui et encore plus demain. Lecture obligatoire – bien que je n’aime pas obliger comme vrai libéral – pour tous ceux qui veulent prendre une position argumentée sur ces questions qui sont encore davantage essentielles dans le contexte géopolitique actuel.
Ce livre intelligent, clair, bien documenté est fort utile car complet sur l'évolution de l'enseignement belge, tantôt phagocyté, tantôt grignoté par la religion dominante et par... la religion conquérante. Il y a dans ces pages bien écrites tout ce qu'il faut savoir du passé et du présent avant d'envisager, voire de négocier, le futur de l'école. C'est là le second pôle de l'ouvrage et il me laisse sceptique car la laïcité raplapla et les racolages électoraux me rendent plus que dubitatif. Je ne veux pas "faire outrage aux rêves larges, ambitieux" de mon ami Jean-Claude Laes mais je suis incrédule. Un peu parce que mes seuls rêves unionistes sont les saint-gillois et davantage parce que j'aime trop viscéralement un vieux slogan de France qui, quand j'étais jeune (il y a longtemps) , clamait là-bas "La seule école libre est celle de la République"
Très cher Jean-Claude,
Pour réaliser ce rêve, il faut que se lèvent, de plusieurs côtés,
des pèlerins, des missionnaires, des ambassadeurs, des diplomates, des
négociateurs, parmi les politiques, les dirigeants des réseaux, les
associations diverses, dont les syndicats, qui représentent les
enseignants, ou les autorités cultuelles. Les obstacles viendront de
ceux qui devraient partager leur influence et leur pouvoir, donc en
perdre une partie, mais aussi sans doute de ceux des parents qui
préfèrent l'excellence des savoirs pointus, dans des écoles où on
est "bien élevés".
Quand on commence à lire ce livre, il est difficile de s’arrêter…
Mal nommer les choses, c'est contribuer au malheur du monde (CAMUS).
COUP DE COEUR ⭐⭐⭐⭐⭐
Voir l'avis complet
Tout le monde de la laïcité devrait être au courant…
Merci pour ton beau livre. Il est clair, précis, utile.
J'ai pris le temps de lire attentivement ton essai.
Ce n'est pas un "essai", une expérience, c'est une vraie réussite ! Outre que ton argumentation est très solidement charpentée et se fonde sur les meilleures sources, ta proposition d'une école "conviviale" pour demain représente pour moi une vision magistrale pour un futur apaisé, mais extrêmement utile.
Il y aura sans doute encore des résistances à vaincre, mais l'essentiel doit viser à donner aux jeunes générations les meilleurs outils pour construire leur avenir.
Dans cette perspective, il y a lieu, ce me semble, de fonder notre enseignement sur la culture gréco-latine qui est la nôtre, qui représente un trésor inestimable et que nous ne devons pas abandonner au profit d'une américanisation toujours plus grande de nos usages, de nos pensées et de notre langue. C'est un aspect que tu abordes assez peu dans ton ouvrage...
J'ai beaucoup aimé la fin de ton livre et ton rappel de l'action d'Antoinette Spaak, personnalité politique dont j'ai toujours admiré le courage et la détermination.
Je souhaite que les personnalités politiques qui ont l'enseignement en charge te lisent avec attention et trouvent dans tes propos si judicieux des sujets de réflexion utiles et des lignes de conduite efficaces. Le temps n'est plus aux querelles de clochers entre les divers réseaux : il y a non seulement des économies à réaliser en abandonnant la parcellisation des écoles primaires et des établissements secondaires, mais, surtout, s'ouvrent de larges perspectives de sérénité intellectuelle dans une refonte réfléchie de notre organisation pédagogique.
Je te souhaite plein succès dans ton action.
J'ai lu attentivement l'essai de Jean-Claude Laes.
J'ai beaucoup aimé la réflexion de fond notamment liée à la notion de tolérance (remise dans son
contexte historique).
J'ai apprécié aussi les développements sur le rôle de l'école remis aussi dans le contexte belge.
Pour ce qui est des propositions, je partage l'envie d'un changement de paradigme et des
évolutions possibles.
Malheureusement, je pense que nos responsables politiques sont encore loin d'oser franchir le
Rubicon.
Merci pour cet ouvrage : précieux !
Un grand merci pour l'envoi de votre essai "Écoles islamiques : la communautarisation de l'enseignement".
C'est un excellent travail : une analyse approfondie et très documentée du problème; en plus vous proposez une solution concrète et pragmatique. Vous avez vraiment "ouvert les chantiers" en la matière; c'est maintenant à tous les responsables concernés de prendre des initiatives vers des écoles "conviviales".
Dans tous les domaines de la vie en société, une lecture documentée de l'origine des règles
est essentielle. Surtout quand l'intégrisme religieux ou idéologique pointe son nez.
Jean Claude Laes fait brillamment l'historique du financement de l'enseignement en Belgique,
analyse ses conséquences pour l'avenir et propose une réponse inclusive face aux dérives
prévisibles du système de financement conçu au départ pour favoriser le respect mutuel des
cultes et non- cultes.
Le pacte entre les cultes et non-cultes respectueux de l'Etat laïque, qui est proposé, appelle le
souvenir des alliances des piliers démocratiques belges contre le nazisme et la collaboration.
Merci pour ce livre qui est sans conteste le premier livre de référence en la matière !!!
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